Sous la direction artistique de Johsef (Terrenoire, Céline Dion…), Chrystelle dévoile « J’ai mal au monde », un titre profondément humain et poétique. À travers sa voix claire et ses mots justes, l’artiste explore la maladie mentale, la douleur de voir l’autre s’éloigner et la beauté qu’il reste à trouver dans la compréhension.
Il y a chez Chrystelle quelque chose d’intemporel. Un écho des grandes chanteuses populaires d’autrefois, celles qui touchaient par la sincérité et la clarté de la voix. Mais dans son univers, un parfum d’Orient se mêle à la tradition française : une sonorité douce, feutrée, un peu mystique. Son projet Middle s’inscrit dans cette démarche : une chanson française alternative, moderne, mais pudique. Chrystelle sculpte une œuvre délicate, entre émotion et retenue. Sa “poésie des non-dits” se déploie dans chaque morceau, comme un souffle discret mais nécessaire.
Avec “J’ai mal au monde”, Chrystelle met en lumière un sujet souvent passé sous silence : la maladie mentale et la douleur de l’entourage face à l’incompréhension. « Quand on voit une personne proche, petit à petit, basculer de l’autre côté, c’est tout un monde qui s’écroule », explique-t-elle.
Le morceau raconte ce basculement : la fatigue, l’isolement, la perte de repères. Puis la crise, ce moment où la réalité se fracture. Face à cela, Chrystelle ne juge pas, elle observe avec tendresse, elle met en mots pour déverrouiller la peur.
Pour Chrystelle, la poésie n’est pas un simple art. C’est une manière d’analyser et d’apprivoiser le réel. «Mettre en poésie, c’est ma manière d’analyser les choses pour les accepter, leur ôter ce voile d’étrangeté qui fait peur et tenter d’y trouver une forme de beauté. » Entre fragilité et force, “J’ai mal au monde” évoque cette tension intérieure que chacun peut reconnaître.
Sur une production feutrée et moderne, la voix pure de Chrystelle s’élève comme une prière douce, un appel à la compréhension et à la bienveillance.“J’ai mal au monde” n’est pas seulement un témoignage : c’est un miroir tendu à tous ceux qui se sentent impuissants face à la souffrance d’un proche. Dans un monde où l’on parle beaucoup, mais où l’on écoute peu, Chrystelle nous invite à regarder autrement, à percevoir ce que les mots ne disent pas toujours. C’est une chanson-monde, fragile, lumineuse, où la musique devient un espace de réconciliation entre l’ombre et la lumière.
															



