À la maison de la Mer et du Sport, Carbon le projet de giga-usine de panneaux photovoltaïques à Fos-sur-Mer a organisé une réunion publique d’information dans le cadre de la concertation continue sous l’égide de la Commission Nationale du Débat Public et les garants de l’information et de la participation du public messieurs Vincent DELCROIX et Philippe QUÉVREMONT garants de l’information et de la participation du public. L’objectif de la concertation continue est de permettre aux habitants de continuer à poser des questions et de s’informer sur le projet, dans la continuité de la concertation préalable qui s’est tenue du 11 septembre au 30 octobre 2023. À l’issue de la concertation continue, les garants remettront un rapport qui sera rendu public et sera joint au futur dossier d’enquête publique.
Émilie Chalas Cheffe de Projets a fait des annonces sur le projet en début de séance :
– La création prochaine de Carbon Lab à Istres (Bouches-du-Rhône), un centre de R&D et de formation dédié à la filière solaire, « une Académie du solaire » en complément de sa future usine de panneaux solaires à Fos-sur-Mer.
– Un décret publié le 5 juillet confère à la future usine de fabrication de modules photovoltaïques Carbon le statut de projet d’intérêt national majeur (PINM).
– À la rentrée se fera la restitution de la concertation continue et la présentation de l’enquête publique.
La concertation continue a abordé les conclusions d’études d’impact et de danger suivant :
Impact environnemental
Le projet Carbon impacte 35 hectares de zones humides définies principalement sur les critères d’habitats et de végétation. La nouvelle méthodologie guidée par l’Office Français de la Biodiversité (OFB) permet de compenser ces zones affectées pour avoir un résultat plus performant. La compensation globale serait sur 40 hectares avec 2 options :
OPTION A
• La restauration de sansouïres, par éradication du Baccharis sur 5 ha
OPTION B
• La restauration des marais salés via notamment la suppression des remblais pour améliorer l’engorgement du sol en eau et favoriser l’apparition d’une flore hygrophile, sur 35 ha.
• La restauration des marais salés s’accompagne de plusieurs actions : restauration de montilles sablonneuses et du réseau hydraulique de la parcelle, gestion du Baccharis, plantation de Tamaris.
• La restauration hydraulique de la roubine afin d’inonder le site.
• La plantation de haies de Tamaris.
• La gestion du Baccharis.
La Biodiversité
Sur la parcelle d’implantation de l’usine Carbon, il y a la présence d’espèces à enjeux et protégées de la faune et la flore. 11 mesures pour limiter l’impact du projet sur ces espèces ont été proposées dont les deux majeures sont la réduction surfacique des emprises de Carbon de 62 hectares à 45 hectares et la création d’un sanctuaire de 4 hectares.
Le trafic
En phase exploitation à l’horizon 2026, le projet CARBON devrait engendrer des flux supplémentaires (salariés et marchandises). Ces flux n’aggraveraient pas les difficultés de circulation actuelle. Il y aurait une augmentation de trafics importants (>10%) au niveau du Quai Minéralier et sur la D268 entre le giratoire de la Fossette et le Quai Minéralier. Quant à l’arrivée et départ des salariés en dehors des heures de pointe, ce trafic supplémentaire n’auraitqu’un très faible impact sur les conditions de circulation. Des mesures seraient prises par Carbon pour limiter le trafic :
- Mise en service d’une navette privée électrique.
- Réalisation d’un plan de mobilité employeur.
- Participer au déploiement d’un réseau de piste cyclable.
- Réaliser un parc de cycles et voitures électriques avec chargeurs électriques sur site.
- Prendre en charge à 100% l’abonnement transport en commun de ses employés.
- Mettre en œuvre un plan de co-voiturage interne pour les 2 800 employés.
La qualité de l’air et santé humaine
Carbon a pris des mesures pour que dans l’hypothèse majorante d’expositions multiples, la somme des Quotients de Danger (QD correspond au ratio entre le niveau d’exposition et la valeur toxicologique de référence, propre à chaque substance) reste inférieure à 1 (la valeur du seuil pour considérer que le risque sanitaire est acceptable est fixée à 1, risque toxique).
- Mise en place de traitement des rejets atmosphériques pour respecter les VLE (Valeur Limite d’Exposition) réglementaires pour les polluants atmosphériques.
- Rubrique 3340 : application des Meilleures Techniques Disponibles sur les équipements de traitement d’air.
- Scrubber x 15 : tour de nettoyage des gaz.
- Un cyclofiltre : traitement des poussières.
- Réalisation d’un bilan CARBON sur les 3 SCOPE :
- Optimisation énergétique.
- Transport et logistiques des marchandises.
- Performances des panneaux solaires.
Ressource et consommation- eau
Le giga -usine serait approvisionnée en eau potable et en eau industrielle par le GPMM. La consommation brute de la giga-usine est estimée à 8 000 000 m3 mais CARBON souhaiterait dès la construction de l’usine réduire drastiquement sa consommation en eau industrielle.
L’eau serait utilisée :
- LES EAUX INDUSTRIELLES : l’objectif serait de recycler l’eau à 50% pour un besoin réduit à 4 544 400 m3 par an soit 541 m3/h.
- L’EAU POTABLE : La consommation annuelle en eau potable est estimée à 7m3/h (168 000l/j soit 187l/j/employé). Cette eau sera utilisée pour la restauration, pour les besoins des salariés (sanitaires, douches,…) et le ménage/nettoyage (en comparatif, pour un habitant : 148l/j).
- L’EAU INCENDIE : réserves obligatoires prises sur l’eau industrielle (210 m3/an pour les tests des équipements incendies).
CARBON continue à travailler sur des mesures pérennes d’économie d’eau :
À l’heure actuelle des pistes de réduction de consommation d’eau à l’étude :
- Introduire un certain nombre de tours adiabatiques à la place de tours aéroréfrigérantes.
- Utiliser de l’eau de mer dans des échangeurs de chaleur.
- Un plan de sobriété hydrique serait établi avec la diminution des besoins en eau de process et du besoin en eaux de refroidissement.
- L’eau pluviale pourra être utilisée pour l’arrosage des espaces verts.
Site classé Seveso seuil haut
Carbon est classé Seveso seuil haut par le stockage des produits dangereux et non lié au process de fabrication des panneaux. Un seul des produit et substances dangereuses utilisés dans le process induit ce classement du fait de sa quantité stockée. Cette quantité est optimisée au maximum pour répondre aux besoins du process ainsi que pour réduire les approvisionnements (donc réduire les transports de matières dangereuses et réduire ainsi les opérations de manipulations à risque). Carbon est donc soumis à un cadre réglementaire qui met en place une méthodologie de l’étude de dangers, une maîtrise du risque à la source, une analyse préliminaire des risques et des scénarios d’accidents identifiés (22 scénarios d’accidents majeurs potentiels analysés via la réalisation d’une cinquantaine de modélisations.)
Des mesures organisationnelles et techniques de maîtrise des risques ont été prises comme :
- Politique de Prévention des Accidents Majeurs (PPAM) mise à jour tous les 5 ans.
- Système de gestion de la sécurité (SGS) tenu à jour en continu.
- Exercice de prévention grandeur nature annuel.
- PIICTO – adhésion.
- Formation des salariés à la culture sécurité du site, aux risques inhérents à leur poste de travail et aux produits manipulés.
- Sprinklage de la totalité des bâtiments (au-delà des prescriptions réglementaires).
- Réservoirs de stockage des liquides dangereux double-enveloppe.
- Inertage des cuves à l’azote.
- Soupape de sécurité après les détenteurs pour les produits gazeux.
- Système de traitement des gaz avant rejet à l’atmosphère.
Pascale Bélanger