Ce vendredi 31 mai 2024, s’est tenue la dernière séance du REGAIN Festival Environnemental au cinéma l’Odyssée qui abordait les trente ans d’aménagement du Port de Marseille Fos. La projection, initialement prévue, du film de Daniel Absil qui devait revenir en images sur cette aventure portuaire a été annulée par son réalisateur. Toutefois, la table ronde entre Didier Picheral ancien cadre du Port Autonome de Marseille, Fabien Bartolotti et Xavier Daumalin universitaires du Laboratoire TELEMMe était maintenue. Histoire et témoignages se sont succédé pour offrir au public présent un regard rétrospectif sur cette réalisation hors normes dans un écosystème complètement modifié.
« On était dans le tout pétrole. Construire Fos c’était construire la France. » raconte Didier Picheral. Mais le choc pétrolier de 1973 a mis fin à la grande période industrielle et « là on a compris que Fos ne se ferait pas comme on l’avait imaginé. » poursuit-il. Des capsules de films ont fait entendre des témoignages qui posent le problème des odeurs « on sait que l’on rentre sur le territoire Fos/ Étang de Berre quand on sent le pétrole » ou qui montrent encore un paysage hybride entre industrie et Camargue où la vie se déroule dans une certaine insouciance. Mais Robert Poujade premier Ministre de la Protection de la Nature et de l’Environnement en 1971 allait créer le Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles « on va polluer et même beaucoup mais on va contrôler, poser des seuils » remarque Xavier Daumalin. Des stations d’épuration ont été alors construites dans les usines ainsi que des unités de récupération de so2 (le dioxyde de soufre) qui était traqué à l’époque comme pollueur principal, aujourd’hui c’est le co2 (le dioxyde de Carbone). La prise de conscience environnementale était née. Pour Fabien Bartolotti « les enjeux d’aujourd’hui en matière d’emploi, de réindustrialisation et de décarbonation de la Zone Industrialo-Portuaire Marseille Fos font écho aux enjeux économiques, industriels et environnementaux du Port Autonome de Marseille d’autrefois. »
Pascale Bélanger