Semaine Fosséenne du Handicap - Tatoue-le
Beaucoup d’entre nous se sont tatoués pour enlever un complexe ou pour se rendre encore plus beaux,
certains se tatouent pour accepter leur handicap, d’autres pour en rire.
Vous avez sans doute dû voir ces photos où des personnes ont deux orteils de pieds collés dû à une difformité de naissance. Par exemple sur le pied d’une jeune femme, qui s’est fait tatouer un ciseau qui essaie de décoller les deux orteils. C’est risible mais sa permet aux personnes d’accepter leurs différences.
Mais le tatouage pour certains va encore plus loin.
Par exemple, l’histoire de Marina, une jeune femme. Elle a vécu une enfance très agréable, mais des souvenirs de plus en plus douloureux sont arrivés dès l’arrivée au collège quand sa maladie/handicap s’est déclaré. Elle est atteinte d’une arthrite juvénile dès 18 mois qui a évolué en polyarthrite puis spondylarthrite ; deux maladies dégénératives qui impactent généralement les articulations, les hanches et les coudes. Elles provoquent des douleurs constantes qui handicapent beaucoup. Aujourd’hui, Marina à 30 ans, elle pousse son corps au maximum que ce soit dans son travail ou dans ses loisirs avec le sport et le tatouage. Elle déclare que pour elle, les tatouages sont une manière de se réapproprier son corps. Les tatouages lui ont permis de se trouver belle dans un corps qui, finalement ne lui appartient pas puisqu’elle ne peut rien changer, rien faire, pour que sa maladie ne soit plus là. Elle explique qu'un de ses bras ne lui servait à rien puisqu’il ne se déplie pas en totalité. Elle a décidé de tatouer des pièces mécaniques dans le style « biomécanique », une manière pour elle de tourner en dérision son handicap.
Aujourd’hui cette jeune femme s'est présentée en tant que finaliste à la 2eme édition de « Miss Tatou France". Une victoire à ses yeux, pour cette petite fille qu’elle était, elle n'aurait jamais cru en arriver là. Rien que de mettre des talons était pour elle une douleur atroce et aujourd’hui, elle pose avec ses plus beaux escarpins. Elle a décidé de prendre le contrôle de sa vie et ne plus être esclave d’un handicap mais d’en faire sa force.
Des personne comme Marina il y en a plein dans le monde. Par exemple des personnes qui ont subi des ablations de membres, que ce soit dû à un accident de la vie, ou un handicap de naissance. Parfois, ils se tatouent le reste du membre pour accepter leurs cicatrices et faire de leur handicap une œuvre d’art.
Aujourd’hui, de nombreux artistes se spécialisent dans le tatouage 3D de reconstruction mammaire.
Les femmes ayant subi l’ablation d’un ou deux seins, se retrouvent souvent sans mamelon qui peut être vécu comme une suppression de la féminité pour certaines femmes qui n’arrivent plus à regarder leur corps et à s’aimer. Ces tatoueurs ont dont décidé de se spécialiser dans ce domaine pour leur montrer qu'elles sont belles avec ou sans poitrine, avec ou sans mamelon mais que si c’est un handicap pour elles, ils peuvent les aider. En général, la société voit le handicap comme une déficience, une différence et une incapacité physique à faire quelque chose de « normal ». Une image négative est donc associée. Mais ces personnes là, qui se battent jour après jour pour accepter leurs corps, leurs déficiences, prouvent que le handicap peut être beau et être aussi le déclic d’une vie que personne n’aurait imaginé.