Interview avec Bun Hay Mean, à la Halle de Martigues le 11 octobre

Anthony : Vous le savez, nous aimons bien de temps à autre parler de spectacles et cette fois-ci, on va accueillir Bun Hay Mean, celui qu'on prénomme l'humoriste chinois des temps modernes, avec sa coupe aux cheveux longs crépus et aussi avec son petit bouc et sa moustache, bonjour Bun ! Comment ça va ? 

Bun Hay Mean : Ça va très très bien, monsieur, comment ça va vous-même ?

 

A : Ça va très bien aussi. Alors, vous allez venir à Martigues dans quelque temps, mais j'avais envie de revenir sur l'affiche de ce nouveau spectacle :  « Le monde appartient à ceux qui le fabriquent » alors, vraiment, cette affiche me plaît beaucoup. Ça me fait penser un peu à la Tour de Babylone, du moins, on peut voir des différents Bun Hay Mean, en train de monter une on va dire un portrait de Bun Hay Mean, du moins une statue de Bun Hay Mean, parlez nous un petit peu plus de cette affiche. Pourquoi avez-vous choisi ce thème là ?

 

B.H.M : Parce que, on vit dans une ère ou chacun est en train de créer son propre culte de la personnalité et que chacun expose une vision qu'il a de lui même, mais qui est construite par pleins de versions de lui même, c’est à dire, il y a le Bun Hay Mean en privé, Le Bun Hay Mean en famille, et chacun, je pense que c'est ça un peu l'humain quoi, c’est une espèce de comédie sociale ou chacun essaie de construire sa propre légende et son propre personnages publics. 

 

A : Donc, à ce que je comprends, vous êtes plusieurs dans votre tête, en fait ? 

 

B.H.M : Bah, comme tout le monde, on est plusieurs dans notre tête, toi, tu as changé de voix Anthony entre le moment où on enregistre et le moment où tu as parlé aux gens !

 

A : C’est vrai, donc « Le monde appartient à ceux qui le fabriquent », moi, ça me fait penser un petit peu, à « Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt le matin », est ce que c'est un petit peu une métaphore de ce proverbe ? 

 

B.H.M : Exactement, c’est une métaphore de ce proverbe, quoi. Parce que tôt, c’est quoi tôt en fait ? Maintenant, avec cette ère d’Internet ou aujourd’hui, il est midi et là, il est 3 h du matin en Chine, il y a déjà un petit-enfant qui est en train de travailler pour faire des chaussures, quoi.

 

A : On parle un peu de clichés là justement, c'est ce qu'on va retrouver dans ce spectacle, où vous parlez un peu de racisme ordinaire, d'homophobie, de sexisme, d'inégalités sociales. En fait, vous vous mettez à nu un petit peu à votre public, c'est bien ça ? 

 

B.H.M : Ouais, j’essaie de me mettre le plus à nu possible et de montrer que dans chaque faille, en fait, il y a des forces, quoi et que chaque blessure, chaque micro agression peut se transformer en amour en fait. 

 

A : Effectivement donc vous, vous êtes d'origine sino-cambodgienne, si je ne me trompe pas. Vous avez eu quand même un parcours assez compliqué avec un frère handicapé, des parents qui ont fui le Khmers rouge en 1977. Et justement, tout ça, vous le mettez à travers ce spectacle ? 

 

B.H.M : Oui, oui, oui, c’est juste que ça fait partie de mon histoire. Je ne pense pas que ce soit aussi compliqué que ça. Je pense qu'il y a des histoires encore beaucoup, beaucoup plus compliquées. Quand tu vois qu'en France, tu as une personne sur six qui a vécu l’inceste, moi, j'ai vécu dans de l'amour sein, donc c'est rien quoi !

 

A : Votre force c'est d'être honnête avec votre public, à ce que j'ai compris, vous êtes un humaniste convaincu, un anticapitaliste et libertaire, du coup, vous avez eu une force, c’est la force de la vie, j’ai l'impression, car vous ne vous vantez pas, vous dites la vérité par rapport à votre vécu, vous avez vécu dans la rue, c’est quand même quelque chose de fort. Et ça, vous le mettez justement en valeur à travers votre spectacle et votre force personnelle ? 

 

B.H.M : J’essaie juste de me dire que, en vrai, on est tous des SDF sur cette planète quoi, on n'est que de passage et se caler dans le fait qu'on soit fixe, moi, je suis un éternel migrant, et j'ai cette chance là d’arriver, pas à m’adapter, mais à accepter tous les endroits où je suis, tous les gens avec qui je suis au moment T. Donc oui, ce spectacle, c'est une ode au temps présent.

 

A : Et on va retrouver également un petit peu la culture chinoise, j'imagine ? 

 

B.H.M : Oui, dans la résilience et dans le fait que le temps, ce n'est pas ce que l'on croit.

 

A : C’est sûr, donc l'humour pour vous, c’est arriver assez jeune au lycée me semble, vers les années 2000 ?

 

B.H.M : Ouais, tu remontes à loin.

 

A : Et du coup, si je vous parle de Jamel Debbouze, c'est un peu un grand frère pour vous, n'est ce pas ?

 

B.H.M : Je pense que c'est même, ça a été le grand frère, et c'est toujours le grand frère de toute une génération et il a changé le visage culturel de la France, on s'est enfin dit « Oh putain, on fait partie de la France, nous aussi les personnes issues de la génération d’immigrés quoi ! ».

 

A : On va venir un petit peu dans l'univers cinéma car aussi, en plus d'être humoriste, vous êtes comédien, notamment, moi, je vous ai vu récemment dans le film « En passant pécho » qui est sur Netflix où vous jouez, si je me rappelle bien un créateur de drogue, plutôt un scientifique, et on n'oublie pas également dans « Problemos » d'Eric Judor, dans « Carrément craignos », et là, il y a un nouveau film très attendu du public français qui est « Astérix avec l'Empire du Milieu » de Guillaume Canet, où vous allez jouer du coup un méchant si je me trompe pas ? 

 

B.H.M : Ouais, je joue un méchant, quoi, le pourquoi Astérix et Obélix se déplacent en Chine quoi !

 

A : Et donc ça sera le rôle de Deng Tsin Qin, et donc ce rôle-là, c'est Guillaume Canet qui vous a contacté pour le rôle ?

 

B.H.M : Exactement, c’est vrai que quand tu reçois un appel de Guillaume Canet, t'es tout le temps surpris quoi !

 

Anthony : Alors le tournage est en cours si mes sources sont bonnes ?

 

B.H.M : Non, là, ils viennent de finir le mixage, le film, il sortira le 1ᵉʳ février 2023, le jour du Nouvel An chinois. 

 

A : Bon, mais ça tombe bien et la Chine, c'est connu aussi pour l'astrologie chinoise, est ce que ça vous passionne également l’astrologie ? 

 

B.H.M : Ben, je ne suis pas passionné par l'astrologie, mais je trouve ça très marrant en fait, que l'humain est tellement égocentré, il se dit que l'univers à l'alignement des planètes peut influer sur son caractère et sur les événements qui lui arrive.

 

A : C'est très philosophique, vous dites sur scène que vous êtes un génie, selon vous, pourquoi ? 

 

B.H.M : Parce que c’est plus acceptable que d'accepter d'être un fou !

 

A : On va revenir justement sur ce spectacle. Juste avant, vous avez monté « Chinois marrant », donc c'était un tout autre spectacle, et puis entre temps, juste avant le Covid, vous avez écrit le spectacle « Le monde appartient à ceux qui le fabriquent » ! Qu’est-ce qu'on va pouvoir retrouver en différence de « Chinois Marrant » ? C’est quoi les nouveautés qu'on va pouvoir retrouver lors de ce spectacle ? 

 

B.H.M : Bah « Chinois Marrant », c'était plus l'histoire d'un provincial qui s'installe à Paris et qui découvre toutes les facettes de la France et de ce pays centralisé dans cette capitale, alors que « Le monde appartient à ceux qui le fabriquent », c’est plus l'histoire de Bun Hay Mean, un artiste qui commence un peu à s'accomplir et qui est face à la complexité du regard des autres face à ce personnage public là, tu vois ? 

 

A : C’est intéressant, donc vous allez passer prochainement à Martigues, vous étiez venu, il me semble, à Fos-sur-Mer il y a quelque temps, donc nous, notre radio est basée sur Fos-sur-Mer. Vous étiez venu, je crois, pour les « Mercredis du rire » ? 

 

B.H.M : Oui. 

 

A : Et là, on va se retrouver à Martigues, donc notre ville voisine, le 11 Octobre prochain à la Halle, à 20h30, donc venez nombreux et nombreuses voir le nouveau spectacle de Bun Hay Mean, je pense que vous ne serez pas déçus, car comme on dit, l'habit ne fait pas le moine !

 

B.H.M : Bah surtout que la dernière fois que je suis venu à Fos-sur-Mer, je suis reparti avec le Covid, donc j’espère vous ramener un nouveau variant, venez !

 

A : En tout cas, le message est passé, pour finir, une petite vanne à nous raconter ?

 

B.H.M : Venez, parce que ce n'est pas gratuit !

 

Rendez-vous le 11 octobre à la Halle de Martigues, pour applaudir Bun Hay Mean après l’avoir découvert un peu plus. 

 

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