Quand la mythologie et Disney parlent fort avec Sainte-Nicole
Une semaine après sa sortie, Sainte-Nicole sort le clip du titre « Les Filles qui parlent fort ».
Un titre qu’elle nous confie adorer chanter sur scène, et qui est très fédérateur lors de ses concerts puisqu’il est très dansant. Sainte Nicole était avec nous pour nous parler du clip qui est disponible.
Tu as sorti un nouveau single « les filles qui parlent fort la semaine dernière. Tu peux nous parler du titre ?
Sainte-Nicole : C’est un morceau qui me tient vraiment à cœur et que j'ai écrit au moment de l'affaire Hoshi. Pour rappel, c'est un journaliste qui est interviewé. Je ne citerai pas son nom volontairement, mais qui disait qu'on avait oublié la notion de la belle chanteuse et que par exemple, Hoshi était monstrueuse et qu'elle ferait mieux de donner ses chansons à des filles sublimes. Donc évidemment, ça m’a fait tiquer comme beaucoup de monde. Et ce jour là, je m’étais calée une session d'écriture et du coup, j'ai écrit sur ce sujet et je me suis demandée comment j'allais aborder la chose. Et en fait, j'avais envie de dire peu de mots pour laisser la place à la musique dansante, j’avais vraiment envie, qu'il y ait un espèce de double discours. Si on écoute comme ça la musique, c'est si joyeux et c'est dansant. Et si on écoute le texte, on se rend compte qu'il y a un message fort derrière. Dans le premier couplet, je parle de cet épisode, c'est suggéré. Dans le deuxième couplet je fait référence à Adèle Haenel qui a quitté la cérémonie des César avec l'expression consacrée de Virginie Despentes, « Maintenant, on se lève et on se casse de la salle » dans les refrains. Je parle de bien des femmes qui m'inspirent. Les couplets, c'est une espèce de prise de distance avec les injonctions sociétales et les refrains. C'est un peu d’où viendra notre salut ? Et pour moi, il viendra des hommes, des femmes qui parlent fort, qui osent s'affirmer et prendre leur place. Voilà donc ce titre qui parle de ça.
Est ce que t'as d'autres femmes qui t'inspire ou que tu aimes qui ?
S-N : Oui, alors il y a déjà les grandes inspiratrices, mes grands mères. Et d'ailleurs, dans mon monde d'artiste, Sainte Nicole fait référence à mes deux grands mères qui s'appelaient Nicole. Il va y avoir typiquement Virginie Despentes, Adèle Haenel ou des artistes tels que Angèle aussi. O, est dans une époque où il y a énormément de femmes inspirantes et c'est très stimulant. Et puis aussi des personnes de mon temps, de mon entourage qui, au quotidien, nous montre la voie, comme ma sœur c’est une personne très, très présente pour moi et qui m'apprend énormément et qui est une grande grande source d'inspiration.
Comment as-tu imaginé ce nouveau clip ?
S-N : J’avais envie de montrer des hommes, des femmes inspirantes, mais il y en a vraiment beaucoup. Je me suis dit que ça pourrait être intéressant de montrer les femmes qu'on n'a pas vues. Il y a une question qui m'obsède un peu, c'est que si l'histoire était écrite différemment, on serait peut être d'autres personnes aujourd'hui et là, ce sujet m'intéresse beaucoup. Quand j'étais jeune, que ce soit dans les récits, les romans, j'ai rarement vu m'identifier à un personnage féminin. Ma mère me parlait beaucoup de me raconter beaucoup d'histoires de mythologie. Les portraits de femmes qui sont dressés dans la mythologie, ça concerne déjà tous les clichés et toutes les représentations qui sont encore cours aujourd'hui. je me suis dit bon, même. En fait, ça pourrait être intéressant de prendre ces personnages qui font partie en fait de nos mythologies, de notre imaginaire collectif et de montrer autre chose.
Quelles femmes as-tu choisi de mettre dans le clip ?
S-N : Dans le clip, il y a une Blanche-Neige. Il y a aussi les déesses de la mythologie, Athéna et Aphrodite. Il y a des personnages de L'ancien Testament, Ève aussi. Il y a aussi une Jésus femme.
Qu’est-ce qui t’a inspiré pour ce clip ?
S-N : Dans la mythologie et un épisode qui qui m'avait pas mal marqué quand j'étais gamine, c'est celui de la pomme, de la discorde, des pommes, de la discorde. Il y a la déesse Iris, qui apporte une pomme à Athéna, Héra et Aphrodite, et sur cette pomme est inscrit à la plus belle. Et là, les trois déesses se crêpent le chignon pour savoir qui est la plus belle. Finalement, il y a un homme, même pas un dieu, donc déjà un homme, un berger. Il y a aussi le le regard masculin qui est tout puissant pour départager des femmes. Et puis les trois, elles essaient de le soudoyer pour se faire élire la reine de beauté. Finalement, c'est Aphrodite qui gagne parce qu'elle lui offre Hélène. Donc on a la femme Trophée. Donc quand on y pense, il n'y a rien qui va dans cette histoire, et typiquement, j'ai repris cet épisode dans le clip.