Le 17 octobre dernier s’ouvrait à la Maison de la Mer et du Sport la réunion d’ouverture de la concertation préalable au projet DEOS de plateforme de construction et d’assemblage d’éoliennes flottantes sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer.
Le projet DEOS
L’ambition du port de Marseille Fos est de pouvoir accueillir l’intégralité des activités portuaires requises pour déployer des parcs éoliens flottants en proposant des espaces pour construire et stocker des flotteurs en béton ou en acier, assembler les éoliennes, assurer leur préparation avant la mise en service et proposer la gestion de la maintenance lourde durant l’exploitation des parcs éoliens jusqu’à leur démantèlement.
Le projet serait positionné sur une parcelle d’environ 75 hectares située à l’entrée de la Darse 2 ainsi que sur un espace de stockage à flots d’environ 45 hectares à proximité des infrastructures terrestres. Il aurait une capacité de production de 25 éoliennes par an soit le déploiement d’environ 450 MW/an. Il pourrait créer entre 500 et 1500 emplois directs dans le cas d’une construction de flotteur béton. La livraison des infrastructures serait prévue pour fin 2028 pour un investissement de près de 550 millions d’euros.
L’opportunité du projet
La concertation préalable au projet DEOS placé sous l’égide de la Commission Nationale du Débat Public permet au public de s’informer et de discuter sur l’opportunité du Projet.
Pour René Raimondi Maire de Fos-sur-Mer, il s’agit de mettre en avant l’éolien flottant au travers « d’une plateforme qui accueillera demain, on l’espère tous, un exploitant qui montera des éoliennes, qui montera effectivement des flotteurs et d’autres équipements pour l’éolien flottant. » Quant à Régis Passerieux Commissaire délégué à la transition industrielle, écologique et énergétique de la zone Fos-Berre, il souligne que le projet s’inscrit dans la mutation de la décarbonation « la France est en retard à plusieurs titres dans le domaine des ENR. Nos objectifs de 40% d’énergies renouvelables dans notre électricité ont été confirmés par la loi APER (accélération des énergies renouvelables.) Aujourd’hui, avec 23% en 2020, nous n’avons pas atteint nos objectifs sur lesquels nous nous étions engagés sur le plan européen. Nous sommes donc en rattrapage sur ce plan. » Enfin Hervé Martel Président du directoire Grand Port Maritime de Marseille-Fos a précisé toute la nouveauté de ce projet qui « est le caractère flottant de ces éoliennes offshore. Ce qui signifie que pour tout ce qui est hors de l’eau (les mâts, les pales…) ce sont les mêmes technologies que ce qui existe déjà pour l’éolien posé sur terre et on n’envisage pas d’implanter des usines de fabrication de ces éléments mais on envisage de faire venir sur Fos tous ces éléments fabriqués dans des usines existantes en Europe ou en France. C’est un mécano géant de l’éolien offshore puisque l’on parle d’unités qui vont faire 300m de haut. D’autre part, il y aussi la construction de flotteurs. Les industriels nous disent que l’on peut très facilement remorquer un flotteur sur plusieurs centaines voire plusieurs milliers de kilomètres. Donc on peut, ici fabriquer des flotteurs qui vont être intégrés ou positionnés sur des champs bien au-delà de la zone française ». Il est revenu enfin, sur les raisons de l’implantation d’un tel projet sur la ZIP « en plus de l’espace terrestre et maritime, on a tout les savoir -faire en matière de manutention, en matière de capacité d’importation de colis lourds, en matière d’importation, de métal ou de granulats ou de ciment pour faire des flotteurs en béton. »
La concertation se poursuit avec des réunions publiques thématiques :
- 13 novembre « Construction et installation des parcs éoliens flottants, les choix et le rôle des ports au sein de la filière. »
- 19 novembre « Environnement, impacts, sécurité et risques. »
- 3 décembre « Insertion territoriale du projet et débouchés. »
Pour vous informer ou participer : www.concertation-deos.fr
Pascale Bélanger
