Lundi 27 novembre dernier se tenait à la salle Marcel Pagnol à Port-Saint-Louis la réunion publique de concertation préalable au projet H2V, l’usine de production d’hydrogène bas carbone et de e-méthanol à Fos sur Mer et son raccordement électrique. La séance avait pour thème « Impacts environnementaux et sécurité industrielle »
Après les présentations d’usage du projet H2V et des garants Vincent Delcroix et Christophe Karlin, François Guillermet directeur du Projet H2V a ouvert la première table ronde sur les impacts environnementaux.
Frédéric Pawlowski du bureau d’études ECO-MED écologie a démontré que le môle central qui doit accueillir l’usine est un secteur aux enjeux modérés car les milieux ont été largement remaniés par les remblais historiques du creusement des darses. Enjeux globaux les plus faibles de la ZIP. Toutefois il y a 23 hectares de zones humides qui restent soumis à des compensations. Frédéric Pawlowski est revenu sur la loi « Cette compensationdoit viser une valeur guide de 200 % de la surface perdue selon les règles suivantes : – Une compensation minimale à hauteur de 100 % de la surface détruite par la création ou la restauration de zone humide fortement dégradée, en visant des fonctions équivalentes à celles impactées par le projet. » En réponse à ces préoccupations environnementales H2V discute avec le GPMM pour mettre en place des mesures de protection pour la flore et précisément avec la station du Myosotis en adaptant le plan de l’usine pour ne pas impacter sur sa zone, en modifiant les lumières pour ne pas perturber les chauves-souris mais sur surtout pour trouver des zones de compensations à l’intérieur du Port Marseille Fos.
Puis la deuxième table ronde s’est poursuivie sur les enjeux atmosphériques du projet H2V et de la sécurité industrielle après les échanges avec la salle.
« H2V devrait permettre d’éviter 800.000 tonnes de C02 par an » a annoncé Frédéric Gérard Directeur technique de H2V en réponse aux bilans de la Consultation d’Inventaires Géolocalisés Air-Climat-Énergie de Sébastien Mathiot, chargé d’action territoriale Atmosud qui démontraient l’urgence à agir sur les Gaz à Effet de Serre. Maria Criado, ingénieur d’études au service Santé Environnement de l’Agence Régionale de Santé a complété cette partie de la table ronde en recensant les principales maladies comme le cancer, les maladies de l’appareil respiratoire et l’asthme, les cardiopathies ischémiques et les maladies cardiovasculaires et le diabète sur notre secteur mais aussi les prises en charges spécifiques et en concluant que « c’est bien le cumul d’inhalation de pollution qui va donner des zones de probabilité de risques. »
Toujours dans la rubrique impacts environnementaux François Guillermet a souligné que le projet H2V comportait des impacts en termes d’émissions atmosphériques mais que des mesures allaient être prise pour les réduire au maximum.
Enfin la deuxième partie a été consacrée à la sécurité industrielle. Jean-Philippe Peloux de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement a classé H2V comme usine ICPE c’est-à-dire à Installations Classées pour la Protection de l’Environnement peuvent avoir des impacts (pollution de l’eau, de l’air, des sols, …) et présenter des dangers (incendie, explosion, …) sur l’environnement. Pour ces raisons, elles sont soumises à des réglementations spécifiques. Par son stockage et manipulation d’hydrogène et de e-méthanol H2V est une usine par ailleurs Seveso seuil haut. La production d’hydrogène de par sa nature inflammable peut engendrer un incendie une explosion. De même, la production de e-méthanol peut générer des fuites susceptibles de créer des dommages environnementaux ou des incendies. Pour prévenir ces risques, H2v a mobilisé un bureau d’études afin de réaliser l’étude de dangers du projet. 25 scénarios pour la production d’hydrogène par électrolyse et 25 autres pour la production de méthanol ont été élaborés pour définir les mesures de maîtrise des risques et les réduire au maximum. Enfin le Service Départemental d’Incendie et de Secours 13 est intervenu en la personne du Commandant Demarle, Risque industriel et Technologique, sous-direction action anticipation pour expliquer l’action des pompiers en matière de sécurité industrielle. Il a précisé que les pompiers font des exercices inopinés pour tester les mesures de sécurité prises par l’industriel en mettant l’exploitant en situation de danger afin de vérifier que les mesures de protection en amont fonctionnent bien.