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Bilan de concertation RTE

Ce jeudi 04 avril s’est tenue à la Maison de la Mer à Fos-sur-Mer la réunion publique de synthèse pour le projet de ligne électrique aérienne 400 000 volts à double circuits entre Fos-Sur-Mer et Jonquières-Saint-Vincent, porté par RTE (Réseau de Transport d’Électricité).

Christophe Mirmand, Préfet Coordinateur du projet pour le Gard et les Bouches du Rhône a ouvert la séance en présentant l’intérêt général d’une telle ligne électrique à plus d’un titre :

  • Pour lutter contre le réchauffement climatique.
  • Pour réaliser la transition énergétique du territoire car entreprises, collectivités et habitants électrifient leurs usages dans les secteurs du transport et du bâtiment.
  • Pour transformer la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer et réduire les émissions de gaz à effet de serre ;
  • Pour réindustrialiser le territoire.

Ce positionnement a été partagé par René Raimondi, Maire de Fos lors de son mot républicain « Ce qui peut devenir un avenir radieux le devienne », ou encore par Isabelle Campagnola Savon, Conseillère Régionale Déléguée à l’Économie pour qui « nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère ». Les industriels comme Christine Baze, Présidente d’Industrie Méditerranée ou Bruno Ribo CEO d’ArcelorMittal ou encore les représentants de nouvelles industries sur la ZIP au travers de François Guillermet Directeur de Projets Développement chez H2V et de José Noldin Président Directeur Général de Gravithy et enfin les ouvriers dockers du Golfe de Fos par leur secrétaire général CGT, Christophe Claret ont appuyé l’opportunité de ce projet qui devrait permettre de répondre aux enjeux de la transition énergétique et d’atteindre des objectifs de neutralité carbone de la France d’ici 2050 avec -55% de réduction des émissions de gaz à effet de serre dès 2030 et -35% dans l’industrie.

Puis Christophe Berassen Directeur du Centre Développement et Ingénierie de RTE a rappelé le pourquoi du déploiement d’une ligne THT à savoir que la croissance des besoins électriques de la région implique de repenser les conditions de la sécurité d’approvisionnement régional et d’adapter le réseau électrique. Après utilisation du réseau existant au maximum de ses capacités actuelles, RTE prévoit de renforcer son réseau existant pour augmenter sa capacité. « Cette ligne est indispensable, c’est un projet de territoire » a t-il souligné avant de laisser la parole à Pascale Hénaff Directrice de Projet qui a fait la synthèse de la concertation :

  • Depuis le 12 février et durant 8 semaines de concertation, le public a pu s’informer et éclairer le choix du fuseau de moindre impact de la future ligne.
  • 3 réunions publiques (accessibles en direct sur internet).
  • 7 ateliers thématiques dont 2 dédiés au monde agricole.
  • 12 débats mobiles.
  • 5 permanences en Mairie dans les départements du Gard et des Bouches du Rhône.
  • 2700 personnes rencontrées.
  • 630 contributions écrites sur le projet.

Suite à ces concertations, Pascale Hénaff a précisé les engagements Éviter Réduire Compenser pris par RTE :

  • En matière d’Agriculture et d’Agritourisme, il y aura une mise en œuvre des protocoles d’indemnisation et une étude de compensation.
  • Les enjeux du Milieu Naturel seront précisés étape par étape jusqu’au positionnement des pylônes.
  • Quant au Paysage et Cadre de Vie, il y aura une insertion paysagère adaptée à l’environnement et une mise en place d’une procédure d’indemnisation du préjudice visuel.

Enfin, Vincent Feltin, Directeur Développement Ingénierie de RTE a présenté à la salle les différentes hypothèses écartées d’une liaison souterraine en 400 kV alternatif, d’un enfouissement partiel (siphon) et d’une liaison souterraine à courant continu, écartées en autres pour :

  • Une consommation plus importante du foncier qu’une ligne aérienne.
  • Pour un délai de réalisation trop éloigné par rapport aux besoins présents.
  • Des coûts de réalisation plus onéreuse.
  • Des difficultés et des longueurs de réparations en cas de panne.

Des échanges avec le public venu très nombreux ont suivi les démonstrations et les déclarations. Les oppositions ont pu se manifester durant ce temps. Patrick de Carolis, Maire d’Arles et Julien Sanchez, Maire de Beaucaire ont clairement affirmé leur rejet du projet « arrêtez de nous culpabiliser et de nous faire du chantage à l’emploi. Tous les maires (et ils sont 29) que je représente sont aussi responsables mais disent non à la ligne THT. » a déclaré Patrick de Carolis. Quant à Julien Sanchez, il a le sentiment que « détruire un territoire au détriment d’un autre n’est pas une solution. Et opposer les hommes et les territoires n’était pas une solution non plus. » Le Collectif Stop THT 40 qui regroupe 22 associations réfractaires au projet a demandé à poursuivre la concertation afin de trouver une solution moins impactante pour le territoire et l’environnement. Les citoyens qui ont exprimé eux aussi leur refus au projet ont demandé plus de moyen et moins de précipitation.

Pour le Préfet Christophe Mirmand qui a conclu la séance a insisté sur « le fait qu’il ne fallait pas opposer les territoires mais trouver un consensus car les enjeux sont les mêmes sur les sites, que la ligne THT de 400 kV était obligatoire pour sécuriser l’alimentation électrique pour les besoins quotidiens et industriels, que RTE devait poursuivre ses études pour trouver des solutions d’enfouissement de la ligne et que la concertation n’était pas terminée. »

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